

La lettre n°7 de l’eccap était intitulée : De nouvelles voies se cherchent qui allient lutte pour la justice sociale et l’écologie. Nous parlions alors du pacte écologique et social (Pacte pouvoir de vivre) appuyé par 19 associations, notamment les grandes associations du secteur social et de la lutte pour la transition énergétique. Nous notions que Nicolas Hulot et Laurent Berger figures reconnues de l’écologie et du mouvement social avaient appuyé ce pacte dans la presse.En un certain sens, ce pacte est pris au sérieux par le gouvernement puisque le 27 août 2019 le Premier Ministre et cinq ministres ont échangé avec les 19 organisations. Parmi ces organisations, le Pacte civique, qui était représenté par J.B.de Foucauld, nous a transmis un compte-rendu que nous citons. Cette réunion « constituait une reconnaissance du rôle possible du Pacte du pouvoir de vivre… la considération était là, le changement de méthode réel, l’écoute présente, la compétence évidente, l’invite à participer aux consultations à venir clairement exprimée. Mais aucune perspective de mise en œuvre concrète n’a été donnée à l’égard des 8 propositions qui avaient été faites, comme l’accélération de l’obligation de mise aux normes des passoires thermiques avant location, comme le rattrapage du RSA vis-à-vis du SMIC, comme l’évaluation systématique de l’impact des lois sur les 10 % les plus pauvres, comme la possibilité pour les migrants de présenter leur demande d’asile en France et pas seulement dans les pays de premier accueil. Cette attitude interroge. Un changement de gouvernance clairement affirmé suite au grand débat qui ne se traduit pas par des décisions positives correspondant à des demandes légitimes et patiemment construites de la société civile organisée pose problème. Gouverner autrement, c’est aussi décider autrement. Il est possible que cette situation s’explique en partie par la lourdeur des contraintes budgétaires. Tant il est vrai qu’il est impossible de tout à la fois baisser les impôts et faire face aux besoins sociaux et écologiques tout en visant l’équilibre budgétaire. Cela supposerait de se soucier de justice fiscale ce que ne fait pas le gouvernement (voir notre lettre n°3).Pour donner à chacun le pouvoir de vivre et pour montrer qu’il était possible de gouverner autrement, le Pacte civique et social fait 66 propositions que l’eccap partage et contribuera à promouvoir. L’eccap cherchera à évoquer ces propositions en les détaillant au fur et à mesure des articles qui seront diffusés. L’eccap cherchera aussi à attirer l’attention des promoteurs de ce pacte sur certaines questions qui nous semblent importantes et qui n’apparaissent pas dans les 66 propositions. Par exemple, et ce n’est qu’un exemple, l’intérêt de voir les pouvoirs publics encourager l’autoproduction accompagnée en favorisant la création de jardins familiaux ou l’auto réhabilitation des logements. Sur ces deux derniers sujets, qui peuvent paraître marginaux mais qui ne le sont pas, l’eccap publiera prochainement des articles pour en montrer non seulement l’importance et l’intérêt écologique et social, mais aussi combien ils peuvent favoriser les relations interpersonnelles et lutter contre les inégalités.
Guy Roustang