Inégalités insupportables


Le juge à la cour suprême des Etats-Unis Louis Brandeis (1856-1941) déclara à Franklin D.Roosevelt au début du New Deal : «Nous devons faire un choix. Nous pouvons avoir la démocratie, ou nous pouvons avoir une richesse concentrée entre les mains de quelques- uns. Mais nous ne pouvons pas avoir les deux. » cité par Lewis Lapham, dans un article du Monde du 7 janvier 2017 intitulé « Trump, le président d’une démocratie dévoyée ».

Le collectif Roosevelt dans son petit livre « Stop au chômage et à la régression sociale » de 2016 souligne que « l’économie française a doublé sa production (+113%) avec 4% de travail en moins (gains de productivité) entre 1974 et 2013 selon l’INSEE : on produit beaucoup plus de richesse avec moins de travail. Mais dans le même temps la population active est passée de 22,4 à 28,62 millions de personnes (+28%) ». Question : Si cette richesse n’a pas servi à combattre le chômage, où est-elle allée ? « Au niveau mondial, les inégalités économiques se sont fortement accrues ces quarante dernières années. Selon le rapport publié par l’association Oxfam en janvier 2016, qui s’appuie sur les estimations du Crédit suisse, les 1% les plus riches ont désormais accumulé autant de richesses que le reste de la population. En 2015, 62 personnes possédaient à elles seules les mêmes richesses que 3,5 milliards de personnes (soit la moitié la plus pauvre de l’humanité) Depuis le début du XXIème siècle, la moitié la plus pauvre de la population mondiale a bénéficié de seulement 1% de l’augmentation totale des richesses mondiales, alors que les 1% les plus riches se sont partagé la moitié de cette hausse »

« On constate que la France n’a pas échappé à cette tendance puisque, toujours selon l’organisation Oxfam, les 10% les plus riches ont accaparé 54% de l’augmentation des richesses entre 2000 et 2015. De 2008 à 2012 les revenus des 30% les plus riches ont progressé alors que ceux des 40% les plus pauvres ont diminué sous l’effet de la montée du chômage et de l’explosion des très hauts revenus ».

La part de richesses croissante que prélèvent les actionnaires explique également la recrudescence des inégalités en France. A la fin des années 1980, toutes les entreprises non financières (et donc pas seulement celles du CAC 40) distribuaient en moyenne 30% de leurs bénéfices en dividendes ; en 2012 elles en reversaient 85% ! ».

Antoine Garapon, directeur de la rédaction de la Revue Esprit écrivait : « La globalisation génère d’immenses inégalités, ce qui rend crucial l’enjeu de la fiscalité et des commons (biens communs comme l’eau ou les forêts) » Fiscalité et communs seront des thèmes sur lesquels reviendra l’ECC.

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